Le 28 novembre 2023, le partenariat de recherche Familles en mouvance accueillait Lamia Djemoui (UQÀM), Chiara Piazzesi (UQÀM) et Marta Boni (Université de Montréal), pour aborder l’utilisation de matériel audiovisuel dans le champ des sciences sociales, à partir des trois versions de la série Scenes from a Marriage.
Résumé de la conférence
Intention du récit, politiques sérielles, vecteur de stéréotype, valeurs cibles et outils sémiologiques: comprendre un phénomène social à travers l’usage d’objets médiatiques passe généralement par une démarche méthodologique de codage/décodage du média de masse préconisé. Cet exercice analytique, qui consiste en une théorisation de l’expérience sérielle subjective, en fonction d’une problématique donnée, s’appuie sur des principes de socialisation (des médias) spécifiques, tels que, les fonctions d’éducation aux valeurs culturelles (observation, corrélation, etc.), ou encore, les processus d’engagement des spectateurs.trices (identification, projection, témoin) (Frau-meigs, 2012). La pertinence d’une telle démarche de recherche dans le champ de la sociologie, réside dans le fait que la sérialisation, comme principe de socialisation douce (Frau-Meigs, 2012), propose des récits fictionnels qui sont densément imbriqués aux énoncés factuels de la réalité (Alexander, 2005), puisqu’ils permettent d’accéder à la manière dont se « disent » elles-mêmes les sociétés, à un moment donné et sous une forme spécifique (Macé, 2002). Dans le cadre de la présente conférence, nous nous baserons sur le cas des trois versions sérielles de Scenes from a Marriage (1973-2022), afin de proposer un exemple de cette démarche de décodage sériel, en fonction de la problématique de la représentation de l’intime et de ces modèles de communication (l’analphabétisme émotionnel).
Conférencières invitées : Chiara Piazzesi, Marta Boni et Lamia Djemoui
Chiara Piazzesi
Chiara Piazzesi est professeure au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal. Elle est notamment chercheure au partenariat Familles en mouvance, directrice adjointe à la recherche à l’Institut de recherche et d’études féministes. Elle s’intéresse aux enjeux entourant les formes et idéaux contemporains de l’amour et de l’intimité. Son plus récent ouvrage, The Beauty Paradox: Femininity in the Age of Selfies, est paru en 2023.
Marta Boni
Marta Boni est professeure agrégée au département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal. Elle se spécialise dans l’étude de la télévision à l’ère des plateformes numérique et en particulier de la sérialité télévisuelle, développant une approche issue de la pragmatique du texte, des études culturelles et des études queer. Elle a publié Romanzo Criminale. Transmedia and Beyond (Ca’ Foscari Digital Publishing, 2013); elle a dirigé World Building. Transmedia, Fans, Industries (Amsterdam University Press, 2017) et Formes et plateformes de la télévision à l’ère du numérique (Presses universitaires de Rennes, 2020). Son dernier ouvrage, , Perdre pied. Le principe d’incertitude dans les séries (Presses universitaires François Rabelais) est paru en 2023.
Lamia Djemoui
Titulaire de deux maitrises en Études Britanniques, Nord-Américaines et Post- Coloniales à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris III au cours desquelles elle a soutenu deux mémoires, Lamia Djemoui a poursuivi son cheminement à Montréal, où elle mène désormais un doctorat en sociologie à l’UQÀM, sous la direction de Chiara Piazzesi. Son sujet de thèse concerne «L’injonction à la honte comme outil de contrôle du corps féminin : la représentation de la sexualité féminine contemporaine dans la série The Handmaid’s Tale (2017-)».